dimanche, décembre 18, 2005

La liseuse

Mon premier mail art ,envoyé à la revue "Beaux Arts" (années 80?)
Collage et découpage /la liseuse à la fenêtre , de Vermeer, v.1658 h/t 83/64,Dresde, Gemäldegalerie,Alte Meister

Pourquoi matérialiser l'invisible ?

C'est ce que fait Vermeer lui_même dans la lettre d'amour, peinte dix ans plus tard après la Liseuse: composition surchargée,tableaux dans le tableau , objets prosaïques , titre, tout relève de la scène de genre , de l'anecdote ,tempérée peut -être par une dimension allégorique .

C'est ce que fait Tracy Chevalier dans La jeune fille à la perle: quel en est le sujet ?Une attente amoureuse déçue, la découverte mi charnelle, mi spirituelle de la peinture ou le rendez-vous manqué avec la transcendance ?Dérisoire et beau souvenir que ces perles restituées au modèle retourné au quotidien ...
Dans La liseuse, en revanche, se dévoile , selon le mot d'Heinrich Wölffin, "l'attrait des choses qui se dissimulent ":
Qu'importe le sujet de la lettre? C'est le sens de l'effacement, par Vermeer, d'une représentation préalable de Cupidon , remplacé par la tenture de droite , aux plis comme soulevés par le souffle de l'esprit .Le minimalisme de la composition, l'ombre, la lumière ambrée, le reflet improbable du visage de la liseuse au carreau de la fenêtre, autant de signes d'une vision platonicienne de la lecture , de la peinture .

"Quand le Pavillon d'Or surgissait dans l'absolu de son éternité, et que je ne voyais plus les choses qu'à travers lui,le monde se métamorphosait de la façon que j'ai dite et, dans ce mondeainsi métamorphosé, seul le pavillon d'Or gardait sa forme, détenait la beauté,tout le reste retournant en poussière ."Le Pavillon D'Or, Yukio Mishima

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