Saisons

 

Haïku de voyages 1 La voiture file devenu vibration pure le champ de colza Bosquet isolé murs et toits entr'aperçus qui habite là Du bourg si typique pouvoir garder une trace Oh zut un virage 2 Cabanon flottant Voudrais-je changer de vie J'embarquerais là Au gré du courant Voir défiler à l'envers Le beau paysage S'agite à rebours Petit monde sur la berge Vu de la péniche Miss Yves

Haïku d'hiver

Neige matinale/

surpris il secoue les pattes/

mon chat sur le seuil/

Sombres silhouettes/

encapuchonnées de blanc/

fusains sous la neige/

Sous le soleil vif

crissent les mille paillettes

de la neige dure

Flocons tombant dru

peu à peu fond le décor

autrefois massif

Comment dessiner

la blancheur du paysage

sans un cerne noir

Miss Yves

Haïku de printemps Hier blanc de neige mon cerisier du Japon rosit ce matin Si lente à fleurir Un coup de vent la terrasse fragile pivoine Arum capricieux ton nom suggère un parfum sans rien exhaler Poudre sur mes doigts jaune grenu ce cadeau de l'arum glacial Veines impudiques de l'iris immatériel rhizomes sinueux A peine est-il là que le printemps a rouillé le camélia rose Miss Yves pour la revue de Christian Alle, Nada Zéro