samedi, août 29, 2015

Corps à corps













Et notre Mouvement

Nous vivons dans l'oubli de nos métamorphoses
Le jour est paresseux mais la nuit est active
Un bol d'air à midi la nuit le filtre et l'use
La nuit ne laisse pas de poussière sur nous
Mais cet écho qui roule tout le long du jour
Cet écho hors du temps d'angoisse ou de caresses
Cet enchaînement brut des mondes insipides
Et des mondes sensibles son soleil est double
Sommes-nous près ou loin de notre conscience
Où sont nos bornes nos racines notre but
Le long plaisir pourtant de nos métamorphoses
Squelettes s'animant dans les murs pourrissants
Les rendez-vous donnés aux formes insensées
À la chair ingénieuse aux aveugles voyants
Les rendez-vous donnés par la face au profil
Par la souffrance à la santé par la lumière
À la forêt par la montagne à la vallée
Par la mine à la fleur par la perle au soleil
Nous sommes corps à corps nous sommes terre à terre
Nous naissons de partout nous sommes sans limites

Paul Eluard , Le dur désir de durer (1946 )

(Brève écoute ici) 

jeudi, août 27, 2015

Apparition



 

Surgis


Surgis d’une seule eau
Comme une jeune fille seule
Au milieu de ses robes nues
Comme une jeune fille nue
Au milieu des mains qui la prient
Je te salue

Je brûle d’une flamme nue
Je brûle de ce qu’elle éclaire
Surgis ma jeune revenante
Dans tes bras une île inconnue
Prendra la forme de ton corps
Ma souriante

Une île et la mer diminue
L’espace n’aurait qu’un frisson
Pour nous deux un seul horizon
Crois-moi surgis cerne ma vue
Donne la vie à tous mes rêves
Ouvre les yeux.

Paul Eluard


lundi, août 17, 2015

A Roscoff


Avec les 



"Jadis, au mois de juillet jusque dans le courant de l'hiver, les Roscovites sillonnaient les routes de
grande-Bretagne, à pied ou à bicyclette, afin de vendre leur production d'oignons. "


                                    Un roman de Dider Decoin, La promeneuse d'oiseaux   évoque l'amour fou de  Sarah pour Gaudion,  "un maraîcher breton faisant route vers l'Angleterre , dont la goélette chargée d'oignons s'est échouée sur le rivage" ...


"1881, dans l'île anglo-normande d'Alderney. 
Parce qu'un accident a réduit sa voix à un murmure et l'isole des autres jeunes filles, Sarah McNeill passe le plus clair de son temps à courir les landes sauvages. C'est dans cette solitude qu'elle découvre l'histoire de lady Jane, qui, pendant un quart de siècle, espéra contre toute raison le retour de son mari, John Franklin, disparu au cours d'une expédition polaire. Un soir de bal, Sarah rencontre Gaudion, un maraîcher breton faisant route vers l'Angleterre et dont la goélette chargée d'oignons s'est échouée sur le rivage. Le temps que la mer remonte, tous deux vont connaître une telle passion qu'à la fin de cette nuit unique la petite paysanne comprend que l'homme aux mains de géant est l'amour de sa vie. " Je désire, écrit-elle à lady Jane, dont elle a décidé d'imiter l'extraordinaire fidélité, que vous m'expliquiez comment on peut aimer comme ça, c'est-à-dire comme vous. C'est la manière dont je voudrais être capable d'aimer moi aussi. " Et Sarah de s'élancer à la recherche de Gaudion. D'abord sur les docks de Londres, où elle survit en livrant des oiseaux naturalisés aux clients d'un étrange empailleur, puis sur les côtes de Normandie, où une société brillante mais cruelle s'adonne à la nouvelle mode des bains de mer. Aucune déchéance, pas même celle de la prison, ne fera renoncer Sarah à la quête éperdue de son amour. Alors, ébranlé par tant d'obstination, le destin finira peut-être par céder."

(Résumé extrait du site indiqué)

samedi, août 15, 2015

La cigale, ayant chanté tout l'été


La cigale et la fourmi

Pendant l’hiver, leur blé étant humide, les fourmis le faisaient sécher. La cigale, mourant de faim, leur demandait de la nourriture. Les fourmis lui répondirent :
"Pourquoi en été n’amassais-tu pas de quoi manger ?
 - Je n’étais pas inactive, dit celle-ci, mais je chantais mélodieusement."
Les fourmis se mirent à rire.
"Eh bien, si en été tu chantais, maintenant que c’est l’hiver, danse."
Cette fable montre qu’il ne faut pas être négligent en quoi que ce soit, si l’on veut éviter le chagrin et les dangers.

Esope
6ème siècle avant Jésus Christ.




La cigale et la fourmi

La cigale, ayant chanté
Tout l’été, 
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue : 
Pas un petit morceau
De mouche ou de vermisseau. 
Elle alla crier famine
Chez la fourmi sa voisine, 
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle. 
"Je vous paierai, lui dit-elle, 
Avant l’oût, foi d’animal ; 
Intérêt et principal." 
La fourmi n’est pas prêteuse : 
C’est là son moindre défaut. 
"Que faisiez-vous au temps chaud ? 
Dit-elle à cette emprunteuse. 
 - Nuit et jour, à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise. 
 - Vous chantiez ? J’en suis fort aise : 
Eh bien ! Dansez maintenant." 


Jean de la Fontaine, Fables. 

(1621 -1695)


La cimaise et la fraction

La cimaise ayant chaponné tout l’éternueur
se tuba fort dépurative quand la bixacée fut verdie :
pas un sexué pétrographique morio de mouffette ou de verrat.
Elle alla crocher frange
Chez la fraction sa volcanique
Le processionnant de lui primer
Quelque gramen pour succomber
Jusqu’à la salanque nucléaire.
"Je vous peinerai, lui discorda-t-elle,
avant l’apanage, folâtrerie d’Annamite !
interlocutoire et priodonte."
La fraction n’est pas prévisible :
C’est là son moléculaire défi.
- "Que ferriez-vous au tendon cher ?
discorda-t-elle à cette énarthrose..
- Nuncupation et joyau à tout vendeur,
Je chaponnais, ne vous déploie.
- Vous chaponniez ? J’en suis fort alarmante.
Eh bien ! Débagoulez maintenant."


Raymond Queneau. 

Oulipo, la littérature potentielle.


Editions Gallimard (1973)


Huit versions de la cigale et la fourmi, ici

mardi, août 11, 2015

Jardin extraordinaire 3

Dans le parc de sculptures de la fondation Gianadda, à Martigny (Suisse)


Jean Dubuffet, élément d'architecture contorsionnisteY, époxy peint (1970)



Devant tant de chefs-d'oeuvre,
on  perd la TETE, (Miro)



et on crie:

"POUCE"! (César)

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Liens personnels
ici, là et
 encore

vendredi, août 07, 2015

Jardin extraordinaire 2

Dans le parc de sculptures de la fondation Gianadda, à Martigny (Suisse)

Le Grand double, d'Alice Penalba 
se dresse, de toute sa  hauteur, 
accordé à l'arrière-plan  forestier.


A l'intérieur 
Matisse en son temps
en 9 sections (9 tableaux , pourrait-on dire)
présente les multiples facettes du génie de ce peintre.


"All you need is "





 LOVE


 déclare, à sa manière, 






mardi, août 04, 2015

Jardin extraordinaire 1


Dans le  parc de sculptures de la fondation Gianadda



la silhouette mélancolique d'une 


Femme avec des lunettes de soleil 
de 
G. Segal
(1983)



côtoie
les  moutons mignons 

de F.X.C Lalanne (1983)


tandis qu'au loin
se trémoussent les 
baigneurs de Niki de Saint-Phalle

(Polyester peint et fibre de verre )


Lien personnel ici 

Gestes

SÉRIE d'aquarelles  inspirées par l'exposition "Pour la beauté du geste" à la médiathèque "La Source" Photos de ...